Lutte contre les mutilations génitales : Un Guinéen gratifié par l’ONU

Dr Morissanda Kouyaté, directeur exécutif du comité inter-africain sur les pratiques affectant la santé des femmes et des enfants vient d’être glorifié par l’Organisation des Nations Unies (ONU) en lui décernant le prix Nelson Mandela 2020. L’information a été donnée officiellement par le Coordinateur Résident des nations unies en Guinée Dr Vincent MARTIN, ce vendredi 17 juillet 2020 à Conakry.
Le prix Nelson Mandela, est un prix qui est décerné tous les cinq ans et qui a été déjà décerné pour la première fois en 2015. Chaque cinq ans il revient à deux personnes : un homme et une femme pour leurs combats dans l’instauration de la paix, de la sécurité, de la santé entre autre pour l’humanité.

« C’est un grand honneur pour moi d’être assis à côté de Dr Kouyaté et j’aimerais aussi échanger avec lui sur les actions qu’il a menées au cours de sa carrière, et qui nous amènent aujourd’hui ici pour célébrer quelque chose de très important qu’est la réception de ce prix Nelson Mandela des Nations Unies 2020, qui va être délivré à Dr Morissanda Kouyaté lundi prochain, lors d’une cérémonie officielle avec le secrétaire général des Nations Unies », a expliqué Dr Vincent MARTIN.
Durant 36 ans maintenant, Dr Morissanda Kouyaté, se bat contre les mutilations génitales en Guinée. Même avec cette récompense, « je ne laisserai jamais les mutilations génitales féminines continuer à tuer les filles. Porter le nom Nelson Mandela est trop lourd. Mais avec vous les journalistes, les femmes de la Guinée, de l’Afrique, du monde, les institutions internationales, la société civile et les communautés, nous allons réussir à mériter ce grand nom qu’est Nelson Mandela, (…) », a-t-il précisé.
« Ce prix est trop pour moi seul. C’est pour les deux jumelles qui sont Hassanatou et Houssénatou de Tougué. Quand je suis venu à Tougué en 1983, un soir, on m’amène deux jumelles en train de saigner, qui ont été mutilées par une célèbre exciseuse dont je vais taire le nom. Quand elles sont venues, en tant que médecin chef et directeur de l’hôpital, j’ai fait arrêter tout pour qu’on s’occupe d’elles et pour qu’on les sauve. Malheureusement, 48 heures après, elles sont mortes. C’est pour elles ce prix, ce sont elles qui se vengent aujourd’hui sur les mutilations génitales féminines », a conclu Dr Morissanda Kouyaté.
Ousmane Barry