Kankan : Voici ce que disent les citoyens sur le Nabayagate !

Dans une enquête publiée la semaine passée, la ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, Zenab Dramé, alias Zenab Nabaya, a été épinglée pour la non justification de perte de 200 milliards de francs guinéens et plus de 100 milliards de déficit qu’elle a laissée, quand elle était directrice administrative et financière ( DAF).
Ces révélations continuent de faire la une de tous les journaux, partout dans le pays. À Kankan les points de vus, sur cette affaire sont les suivants :
D’abord bien qu’originaire du terroir, les citoyens du Nabaya, dans leurs ensemble, ne sont pas du tout tendre avec celle qu’on surnomme « la fille du Milo ». Elle est décriée dans cette affaire même par des personnes qui partagent le bord politique qu’elle.
C’est le cas de Séma Keita, enseignant de profession et fervent militant du RPG arc-en-ciel. Rencontré sous le hangar du café « Mastar », le cinquantenaire, condamne les faits et exige du gouvernement des dispositions appropriées.
« Ce détournement, c’est une honte pour nous. On comprend mieux maintenant quand le président taxait les cadres malinkés de malhonnêtes. Ce genre de choses ne sont pas bon pour un pays et ça ralenti l’économie guinéenne. Cette économie appartient à tout le monde, alors si on attend qu’une seule personne a détourné, une telle somme ça fait vraiment mal, donc le gouvernement doit prendre des décisions fermes contre ça », a-t-il exigé.
C’est un avis que partage aussi, Mamadi Savané, commerçant au centre ville,« Le détournement de somme faramineuses de la part d’une ministre, ça ce n’est pas du tout appréciable », a-t-il décrié avant d’ajouter, « comme nous somme dans un pays de droit, alors il faut qu’elle soit poursuivi par l’Etat. Qu’elle passe à la barre pour se justifier».
Plus loin dans ses propos, il fustige la réaction « décevante » du gouvernement dans cette affaire : « Le gouvernement d’ailleurs a été décevant dans cette affaire, le fait de faire un communiqué pour protéger l’accusée dans cette affaire publiquement, ça fait honte et c’est irresponsable. Je crois qu’en pareilles circonstances, le gouvernement devrait au moins soulager le peuple, mener ses propres enquêtes », a-t-il conclu.
Ceci dit, pour sa part, Louceny Chérif, président préfectoral des organisations de la société civile à Kankan, dit :
«Moi je ne parlerai pas de détournement, parce qu’ en Guinée, on oublie souvent la présomption d’innocence, jusqu’à ce que la justice prouve qu’elle a détournée, pour moi c’est une alerte, donc il s’agit maintenant de faire les enquêtes et prouver, parce que en matière de justice c’est la preuve qui compte, tant qu’il y’a pas de preuve c’est la présomption d’innocence qui est appliquée, on en train de malmener la dame de tous les noms dans la presse. Mais attendons de voir», a-t-il martelé.